Poésie [ Ouvert à tous, de préférence Jaya Korwinn]

[je me permet d'entrer et de faire comme si on se connaissait vue les 6 mois passés.]

Benjamin avait épuisé les quelques livres qu'il avait emprunté à la bibliothèque et décida donc d'aller en emprunter de nouveaux. Il se dirigea vers la salle aux milles trésors, comme il l'appelait, et croisa quelques étudiants qu'il salua sans recevoir beaucoup de réponses. En ouvrant la porte de la bibliothèque il vit une personne installé dans un des fauteuil et reconnue rapidement la psychologue du pensionant. Il l'avait renconter à quelques reprises et un sourir vint éclairer son visage en l'appercevant là. Il se dirigea vers elle sans peur de la déranger. Si c'était le cas il savait qu'elle lui ferait savoir. Il s'assit donc devant elle en la saluant à sa façon.

"Bien le bonjour gente dame Callaway. Puis-je m'incruster en votre compagnie sans déranger? Et même, pourquoi pas, esperer tenir une conversation avec vous?"

Il espérait tout de même ne pas l'incommoder. Son language était spécial, il le savait, ses habits aussi et il supportait les plaisenteries mais il ne voulait pas déranger.

Lydia sourit en entendant le language que lui tenait Benjamin Simard, l'extravagant directeur-adjoint. Elle ne le connaissait pas beaucoup mais les quelques conversations qu'elle avait eues avec lui au cours des 6 derniers mois avaient été très distrayante. Il avait une façon de s'exprimer qui la réjouissait, elle qui rafolait de poésie. Se disant que discuter avec quelqu'un ne pouvait lui faire que du bien, elle répondit à son collègue d'une voix douce:

- "Bonjour à vous , chevalier Simard. Sachez que votre présence ici n'importune personne, si ce n'est du fauteuil sur lequel vous êtes installé ! De plus, une conversation avec vous me ferait le plus grand bien ! "

Elle éclata d'un rire franc. Lydia adorait jouer la comédie.

-"Alors, qu'est-ce qui t'emmène dans ce sombre coin reculé et fui des adolescents Benjamin ?"

Benjamin sourit à la réponse de Lydia, il voyait bien qu'elle tentait de parler comme lui l'avait apprit. Mais bien sûr rares était ceux qui pouvaient s'exprimer ainsi naturellement. Lorsqu'elle rit et reprit un niveau de language plus normal Benjamin osa lui répondre.

"Chevalier Simard? Je suis flatter que vous me considériez ainsi."

Il baissaa légèrement le buste comme pour une révérence. Puis il se redressa et lui sourit avant de répondre à sa question.

"Moi, je venais chercher quelques livres pour combler mes longues nuits d'insomnie. Et peut-être espérais-je rencontrer des adolescent qui ne fuit pas cet endroit magique. Mais il semblerait que les générations de lectures soient trop vieilles a présent. Où peut-être ont-ils peur de me ressembler plus tard."

Un énorme sourire vint éclairer le visage du directeur adjoint. Il savait bien que si un adolescent lisait il ne deviendrait surement pas comme lui. Mais bon on ne sait jamais...

"Et vous-même... Qu'est-ce qui vous amène dans cette salle à cachette?"

Lydia rigola de bon coeur. Pour un instant, elle en avait oublié ses soucis.

-" J'était venue me distraire un peu, j'ai énormément de choses à penser ces temps-ci. Entre autres le cas de Jaya Korwinn qui m'intrigue plus qu'il ne le faudrait et bon... autres choses qui ont plus ou moins rapport avec mon métier, tu vois. J'ai décidé de venir me détendre. Et pour cela, rien de tel qu'un bon petit recueil de poésie. J'ai pris Beaudelaire, un de mes chouchous, mais rien à faire, tu tombes à pic, je n'arrivais absolument pas à me concentrer. "

Elle regarda Benjamin, toujours aussi surprise par l'élégance que lui procurait ses vêtements, quoique très extravagants. Disons que dans le genre, on ne faisait pas mieux que Benjamin Simard. On l'aurait cru sorti tout droit d'un autre siècle. Si elle avait été méfiante au début ( et oui, même les psychologues ont des préjugés! ) maintenant elle le considérait comme un ami, ou du moins une bonne connaissance. Lydia espérait qu'il avait quelque chose d'intéressant à lui conter, question de se changer les idées.

Benjamin remarqua bien que Lydia souhaitait se changer les idées mais sa curiosité avait de la difficulté à se contenir. Pourtant lorsqu'elle parla de Beaudelaire un extrait revint en tête à Benjamin. Il osa aussitôt le citer à voix haute.

"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
C'est un extrait des fleurs du mal je crois. Je l'avait apprit au secondaire pour un oral. Et vous avez bien raison gente demoiselle. La poésie est un des meilleurs moyen pour s'évader. Lorsque l'on sait la lire elle nous livre tous ses secrets. Et qu'il est délicieux de relire un poême et de comprendre tout autre chose par la suite. Y a-t-il un poême de Beaudelaire qui vous a plus accroché qu'un autre?"

Benjamin savait bien que personne n'a UN poême réellement préféré c'est plutôt celui dont on se rappel le plus car du moment que l'on relit un poême on se dit que c'est son favori. Mais Benjamin adorait celui qu'il venait de citer, parmis TANT d'autres.

Lydia mit un instant à réfléchir, elle lisait tellement de poésie qu'elle avait du mal à dire quelle oeuvre elle préférait. Et bien que Baudelaire ne soit pas SON auteur favori - il était un peu trop sombre - elle l'aimait bien. Un poème lui vint en tête.

-"Hymne à la beauté. Justement dans ce recueil. Écoutez:

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ? "

En plus d'être une lectrice assidue, Lydia était une conteuse hors-pair. Elle ne récitait pas la poésie, elle la chantait. Les vers semblaient être une mélodie sortie de sa bouche.

-" J'adore. C'est exactement le rôle que la beauté joue dans notre société. Mais décrit avec des métaphores délicieuses et des mots exquis. Et les rimes, les rimes! Merveilleux! Il avait beau avoir un sérieux problème de dépression, Baudelaire, il faut se l'avouer, était un véritable génie! Qu'est-ce que tu dis de ce poème Benjamin? Tu l'avais déjà lu? "

Benjamin écouta Lydia lire ou plustôt chanter le poème. En effet la voix de la psychologue changeait pour devenir encore plus douce lorsqu'elle lisait. Elle permit à Benjamin de s'abandonner et de vivre le poème bien plus que de l'entendre. Il resta un moment dans son état semi comateux même lorsque Lydia se remit à parler. Il l'écoutait mais était encore prit dans le monde du poème. C'était avec cette faculté à oublier le présent que Benjamin était devenue celui qu'il est maintenant. Il répondit pourtant à Lydia.

"Je déplore ne l'avoir jamais lut mais maintenant mon ignorance est passée. Je le trouve tout simplement magique. J'apprécis particulièrement le fait qu'il se demande si la beauté est démone ou ange sans réellement vouloir savoir. En effet qui voudrait découvrir que se qui est beau est mal? Savez-vous chère amie que vous possédez un réel talent pour rendre l'âme du poème tactile? C'est le souffle même de l'auteur qui sors de votre bouche, avec une voix sans doute beaucoup plus harmonieuse, il ne faut pas se le cacher."

Benjamin ignorait comment Lydia allait réagir à ce compliment mais il croyait qu'il se devait de souligner ce talent, car elle en avait réellement un. Bien sûr Benjamin se perdait rapidement dans un poème mais tout de même Lydia avait sut donner les tons juste à ces vers.

Lydia rougit sous le compliment de son collègue. Elle adorait lire les poèmes à voix haute, elle le faisait souvent lorsqu'elle était seule. Mais sa nature réservée ne l'incitait pas à réciter des poèmes à tous les coins de rue ! Cependant, que Benjamin Simard souligne son talent lui fit très plaisir.

*Mais qu'ont-ils tous aujourd'hui à être si charmants? D'abord Zak et maintenant Benjamin. Je ne sais plus où donner de la tête. Mais c'est bien Lydia, ainsi tu ne penses plus à Eldrick, c'est bien de t'ouvrir de nouveau à la gente masculine*

-"Merci beaucoup. Mais tu en fais trop voyons, je ne suis pas conteuse quand même, et loin d'avoir le talent de Baudelaire ou de Hugo. Je fais de mon mieux. "

Benjamin sourit en voyant Lydia rougir. Ce n'était pas son but mais il trouvait cela cocasse et mignon. Puis elle parla d'avoir moins de talent que Baudelair et Hugo...Cela froissa un peu Benjamin. Pas réellement jsute un peu.

"Je puis vous assurer de ma sincérité la plus absolut. Vous n'êtes peut-être pas Baudelaire mais avez vous seulement tenter d'écrire? Je suis pratiquement sûr que vous feriez des miracles. Particulièrement grâce à vos connaissances en l'esprit de l'homme. Vous devriez essayer. Mais surtout au début en vous comparer à personne et encore moins aux grands de ce monde. L'esprit d'antan n'est plus le même il faut beaucoup plus rechercher à saisir ce qui se passe autour de nous."

Benjamin ne voulait pas donner d'ordres à Lydia mais il croyait qu'elle pouvait bien essayer. Au pire elle le bouderait pendant un mois parce qu'elle n'était pas satisfaite de ses poèmes.

-"Si. J'écris parfois. Mais la plupart de mes écrits terminent leur vie au fond de ma corbeille à papier. Je suis rarement satisfaite de mes vers. Tout cela est trop froid, trop superficiel. Je n'arrive pas à faire couler les mots sur le papier, à faire fleurir mes phrases. Je suis quasiment certaine que personne ne réussirait à trouver les émotions justes dans mes poèmes. J'écris plus pour me libérer. Être psychologue, ce n'est pas tous les jours facile. J'ai sans cesse les problèmes des autres à gérer, en plus des miens. Mais c'est un métier tellement gratifiant, je crois que je ne l'échangerais pour rien au monde. Si je peux aider ne serait-ce qu'une seule personne à retrouver le sourire, et bien j'aurai réussi ma vie. Aider les autres c'est ma passion. Et... et je crois que je n'ai jamais écrit à ce propos! Pourtant c'est idiot, il est beaucoup plus facile d'écrire un poème à propos de quelque chose qui nous tient à coeur, qui nous emporte! Excellent suggestion Benjamin, je m'essaierai volontiers lorsque l'inspiration sera au rendez-vous."

Le cerveau de Lydia se mit à travailler très fort. Des tas d'images lui revenaient en tête sur lesquelles elle s'efforçait de trouver des mots. La douleur de James Korwinn lorsqu'il pensait à sa soeur, les difficultés et les terribles déchirements d'âme du pauvre Samuel G. Matwoka qui avait quitté le pensionnat six mois plus tôt au profit d'un hôpital psychiatrique.. ses terribles six personnali tés qui l'assaillaient sans relâche. Elle pensa à la tendresse qu'elle éprouvait pour ses patients, l'ardeur qu'elle mettait à la tâche et puis... Et puis se rapella que son interlocuteur lui faisait toujours face et arborait un petit sourire amusé. Apparement il avait compris ce qui se passait dans sa tête de psychologue.

-" Pardon Benjamin, j'étais partie dans un autre monde, crois-moi!"

Benjamin fut surpris d'apprendre que Lydia écrivait, il aimerait beaucoup lire de ses poèmes mais lorsqu'elle précisa que la mojorité se retrouvaient dans sa corbeille, Benjamin en fut déçut. Mais lorsqu'elle se mit à parler de son travail, Benjamin vit une flamme s'allumer dans le regard de son interlocutrice. En effet elle aimait beaucoup son travail et cela se voyait. Surtout lorsqu'elle se perdit dans ses pensés. Benjamin sourit puisqu'il était facile de deviner ce à quoi pensait la psychologue. Mais elle revint bientôt dans le monde actuel. en s'excusant.

"Oh vous n'avez pas à être pardonné. Il est tout à fait normal de se laisser emporter par de tels moments. Il ne faut surtout pas essayer de les controler. Mais dites-moi très chère amie, pourrais-je oser vous demander de lire quelque uns de vos poèmes? Je ne suis pas expert en la matière mais j'aimerais beaucoup m'évader dans vos mots."

Cela pouvait sembler étrange comme demande mais pour Benjamin c'était tout à fait normal. Il croyait que tout poème méritait d'être lut même par une seule personne.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Lydia ne fut pas du tout étonnée de la demande du directeur-adjoint. Benjamin Simard semblait de nature assez curieuse. Cependant, elle était vraiment mal à l'aise vis à vis du fait de faire lire ses poèmes à quelqu'un. Surtout que même s'il était une bonne connaissance, Benjamin n'était pas vraiment proche d'elle. * Plus personne n'est proche de toi. Depuis Eldrick, tu te renfermes sur toi-même. * Lydia déglutit.

-"Oh, tu sais, je n'ai pas l'habitude de partager mes écrits."

Elle faiblit devant le regard insistant de son collègue.

-"Bon, je verrai ce que je peux faire. Je ne te promets rien et ne mets pas la barre trop haute, je t'en prie."

Benjamin fut déçut que Lydia ne veuille pas tout de suite partager ses poèmes mais en même temps il la comprenait. Il tacha tout de même de la faire changer d'idée. Lorsqu'elle accepta Benjamin sourit et lui répondit rapidement.

"Ne vous faites pas de soucis. Je ne me fais aucune idées de vos talents puisque je n'ai jamais lut de vos textes. Mais j'ai bon espoir que vous sachiez écrire les sentiments qui vous habites."

Puis Benjamin voulut changer de sujet, il se rendait bien compte que Lydia pouvait être tanné de parler de cela. Il réflichit un peu pour trouver un sujet interessant.

"Dites-moi, apart votre travail de psychologue et la poésie, comment comblez-vous vos moments libres?"

Lydia réfléchit un instant. Benjamin était vraiment sympathique de ne pas insister plus qu'il le faut pour lire ses poèmes. Et de plus il semblait lire dans ses pensées car cette discussion sur la poésie commençait à être un peu lourde. Elle accueillit donc avec joie sa question.

-"Et bien, je suis une adepte des longues promenades sur la plage. J'adore aussi lire des romans, bien que je lise souvent des recueils de poèmes. Je suis fan de magasinage, mais .. je suis tout de même raisonnable. Par contre, ce que j'aime par-dessus tout, c'est nager! Surprenant, non ? Tu ne t'y attendais pas, j'imagine." répondit-elle avec un sourire espiègle.

Benjamin écouta Lydia énumerer tout ce qu'elle aimait en souriant. Cette femme semblait très éservé aux premiers abords mais elle s'enflammait rapidement lorsque l'on touchait un sujet qui lui tenait à coeur. Benjamin devina qu'elle devait aimer passionnémant ceux qui avaient la permission d'atteindre son coeur. Et qu'ils devaient être rare. Lorsqu'elle parla de la nage Benjamin haussa un sourcil. En effet il ne se doutait pas que Lydia pouvait aimer à ce point nager.

"Non c'est tout a fait vrai. Mais il est plutôt rare de rencontrer quelqu'un qui dit que c'est ce qu'il préfère d'ordinnaire la nage entre dans la catégorie «ce que j'aime». Cela doit vous aider à sortir de votre travail."

Bizarement Benjamin pour sa part n'aimait pas se baigner. Ce n'était de nager qui l'énervait mais plutôt de n'avoir jamais trouvé un costume de bain qui allait avec son style et mode de vie. C'était aussi stupide que ça mais pour Ben c'était important de garder sa différence.

Lydia éclata de rire à l'air ahuri de Benjamin. Il était vrai que ça surprenait la plupart des gens. Mais nager lui donnait un tel sentiment de liberté. L'eau qui coulait sur elle, la lavait, la relaxait, lui rafraîchissait les idées. De plus, c'était un excellent moyen de se tenir en forme.

-"La nage n'a pas l'air de t'emballer, dis-moi!"rigola-t-elle. " Tu veux en parler?" demanda Lydia en se penchant vers l'avant le menton appuyé dans sa paume en prenant une parfaite expression sérieuse.

Et puis.. elle éclata de rire à nouveau. C'était si bon d'être de nouveau heureuse et libre.

Heureusement que Benjamin ne se vexait pas facilement car de voir Lydia rire de sa figure aurait put en fâcher plus d'un. Mais Benjamin sourit à son tour lorsque Lydia souligna que Ben ne semblait pas adorer la nage. Quand elle prit son air sérieux Benjamin se demanda où elle voulait en venir, il le sut rapidement. Il se préparait à lui répondre en pleurant presque mais Lydia se mit à rire. Il ne fit donc rien. Seulement un petit commentaire innocent.

"Savez-vous qu'il émanne une merveilleuse lumière de bonheur de vous lorsque vous souriez et riez ainsi? C'est vraiment plaisant de discuter avec quelqu'un qui a autant de charisme."

Encore une fois pour Benjamin c'était tout a fait en ami qu'il disait cela mais comment la jeune psychologue le prendrait-elle? Si seulement Benjamin savait quel effet il pouvait produire avec ses phrases de l'ancien temps! Il pourrait même devenir un tombeur^^.

Lydia arrêta de rire en entendant la phrase de Benjamin. C'était très gentil, certes, vraiment très flatteur et plaisant. Mais c'était un peu trop sérieux à son goût. Le directeur-adjoint était difficile à cerner. Lydia ne savait pas trop où il voulait en venir avec ses compliments incessants. Ils étaient polis et non opressants, mais c'était à s'en poser des questions.

Un silence de malaise enveloppa les deux amis.

Lydia observa son interlocuteur. Il était séduisant - spécial, mais séduisant. Ses phrases aux airs de Molière la charmaient. Mais il y avait Zak. Mais il y avait Eldrick dont le fantôme ne cessait de la hanter. Elle ne savait plus où elle en était. Son coeur qui semblait s'être fermé à l'amour voulait maintenant être à trois endroits à la fois. Voulant mettre un terme à cette situation plutôt gênante, elle dit d'un ton poli mais pressé:

-"Bon, ça a été très plaisant de discuter avec toi Benjamain. Mais j'ai des dossiers à examiner. À la prochaine."

La jeune femme attrapa le Baudelaire qui trainait toujours sur la table puis s'enfuit hors de la pièce.



----------> BUREAU DE LA PSYCHOLOGUE

Benjamin sentit le malaise de Lydia mais n'eut pas le temps de s'excuser pour son commentaire. En fait il ne savait même pas pourquoi cela gênait la jeune femme. Pour lui son commentaire aurait dut la flatter et il était sur le point de lui demander la raison de son malaise lorsqu'elle se leva prestament et s'enfuit de la bibliothèque. Benjamin resta sans rien dire et l'air éberlué de longues minutes. Puis il se chicanna lui-même.

*Vraiment il faudrait que tu apprenne à t'arrêter cher Benjamin Simard. Si tu ne veux pas les faire fuirent continuellement ainsi. Ton adolescence ne t'a donc pas encore fait comprendre cela?*

Benjamin s'en voulait mais n'y pouvait plus rien. Il aurait l'air beaucoup trop insistant en allant s'excuser à Lydia maintenant. Il décida donc de laisser le temps faire son travail. Il se dirigea donc vers son bureau pour se détendre un peu, en jouant du violon.